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Communes et particuliers, nous
pouvons refuser les compteurs
Linky, Gazpar, et "eau" !

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Janvier 2019

Gilets jaunes, Référendum d'initiative
citoyenne (RIC) et compteurs Linky

Par Patricia Véniel et Stéphane Lhomme (*)

 

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Raillé à ses débuts, taxé d'être réactionnaire voire fasciste, le mouvement des Gilets Jaunes a rapidement et durablement montré qu'il relevait avant tout d'une légitime révolte sociale et solidaire : après des années de colère rentrée, les gens dits de la "France d'en bas" se sont donnés la main et n'ont subitement plus accepté d'être continuellement soumis à des augmentations du prix de l'énergie, ou plutôt des énergies : prix du carburant automobile bien sûr, mais aussi de l'électricité et du gaz.

 

Ces augmentations causent un appauvrissement des classes moyennes et défavorisées, ce qui aggrave la précarité énergétique, hélas déjà très importante : selon différentes études, environ un tiers des ménages ne se chauffe plus ou pas assez, avec des conséquences en particulier sur la santé des enfants.

 

Il est déjà absolument injuste que les nombreuses taxes prélevées sur l'énergie soient les mêmes pour les pauvres que pour les privilégiés. Ces taxes représentent environ 66% du prix du carburant automobile, 54% du prix de l'électricité et 39% du prix du gaz. Qui plus est, elles ne servent pas à développer les services publics de proximité dont la population a besoin puisque, depuis des années, ces services publics sont réduits au profit des intérêts privés.

 

Il est d'autre part nécessaire de savoir que le gel des prix de l'électricité et du gaz, annoncé par le gouvernement, a toutes les "chances" d'être au final annulé par le Conseil d'Etat comme cela a déjà été le cas ces dernières années, les usagers étant alors obligés de payer de lourds rappels.

 

Sans scrupules, tentant de profiter du mouvement des Gilets jaunes pour leurs intérêts, les dirigeants économiques et politiques ont essayé de faire passer la voiture électrique pour une "solution" permettant de rouler à moindre coût tout en préservant l'environnement.

 

Mais il est avéré que la voiture électrique est une calamité environnementale (**) tout autant que la voiture thermique (essence ou diesel). De plus, malgré les bonus prétendus "écologiques" attribués sur argent public principalement à des ménages privilégiés, le fait est que les ventes de voitures électriques stagnent invariablement entre 1 et 2% du total national.

 

Pourtant, sans se préoccuper des besoins de la population, le distributeur d'électricité Enedis (filiale d'EDF) continue à installer un peu partout en France des compteurs électriques Linky, prétendus intelligents et censés permettre l'alimentation d'un parc de plusieurs millions de voitures électriques… qui va très probablement rester virtuel.

 

Or, la Cour des comptes a montré dans son rapport 2018 que le programme Linky va rapporter beaucoup d'argent au groupe EDF/Enedis au détriment de tous les habitants du pays, ce qui est d'autant plus choquant qu'il s'agit d'un des pires programmes d'obsolescence programmée : la destruction de 35 millions de compteurs électriques actuels en parfait état de marche.

 

Qui plus est, loin de rendre service à la population, les compteurs Linky lui causent au contraire d'innombrables problèmes : surfacturations, dysfonctionnements ou même destructions d'appareils ménagers, risques d'incendies (avec suspicion de conséquences dramatiques), risques sanitaires avec les ondes électromagnétiques, captation de données sur la vie privée qui tôt ou tard, malgré les belles promesses actuelles, seront inévitablement utilisées sans l'aval des citoyens, détournées, revendues, utilisées à des fins commerciales ou policières.

 

De plus, le compteur Linky va permettre de couper à distance l'électricité aux ménages qui ne peuvent plus payer leurs factures. Bien sûr, on nous promet aujourd'hui que cette option ne sera pas utilisée, mais qui peut y croire ?

 

Par ailleurs, une des conséquences de l'installation des compteurs communicants (Linky pour l'électricité, mais aussi Gazpar pour le gaz et divers compteurs communicants d'eau) est la destruction définitive de dizaines de milliers d'emplois, aggravant de fait la précarité dans le pays.

 

D'autre part, dans un total déni de démocratie, Enedis et les Préfets menacent les citoyens et attaquent en justice administrative les communes qui refusent les Linky et préfèrent garder les compteurs ordinaires, pourtant construits par le service public (avant qu'il ne soit dévoyé) pour le public et qui rendent de fiers services depuis des décennies.

 

La répression vécue aujourd'hui par les Gilets Jaunes est dans la continuité de celle infligée depuis 3 ans aux courageux citoyens qui refusent les compteurs Linky.  Il est donc évident que la question des compteurs Linky est à la croisée des thématiques imposées par le mouvement des Gilets Jaunes : démocratie et pouvoir d'achat.

 

Il apparaît donc indispensable qu'un Référendum d'initiative citoyenne (RIC) porte au plus vite sur la question des compteurs Linky qui, faut-il le rappeler, concerne absolument tous les habitants du pays puisque, hormis les malheureux qui sont sans abris, tout le monde a un compteur d'électricité.

 

La question à poser serait d'ailleurs très facile à rédiger : "La société Enedis doit-elle respecter le refus des citoyens et des communes qui ne veulent pas les compteurs communicants Linky, Gazpar, etc". En attendant que ce légitime Référendum d'initiative citoyenne soit organisé, il est bien sûr nécessaire qu'un moratoire soit immédiatement instauré concernant le déploiement de ces compteurs.

 

Dès maintenant, qu'ils souhaitent ou non participer au "grand débat" organisé par le gouvernement, les citoyens ont tout intérêt à continuer à se mobiliser collectivement pour réhabiliter leur droit à vivre dignement.

 

Au vu des décisions prises lors de la première moitié du quinquennat, il est logique de douter de la bonne foi du Président de la République et de son gouvernement concernant la prise en compte des revendications des Gilets Jaunes et de la population en général. La mise en œuvre du RIC sur le compteur Linky permettrait cependant d'entrevoir le retour dans le pays d'une véritable démocratie au service de la population.

 

 

(*)

Patricia Véniel

Porte-parole du Collectif Refus Linky Gazpar des Deux-Sèvres (79)

et

Stéphane Lhomme

Directeur de l'Observatoire du nucléaire

Conseiller municipal de Saint-Macaire (33)

Animateur du site http://refus.linky.gazpar.free.fr

 

 

(**) cf Le Monde, 21 octobre 2015 ou vidéo : https://miniurl.be/r-2aa1

 

 


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