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Communes et
particuliers |
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Linky : la mascarade
pseudo-démocratique de
l'audition à l'Assemblée nationale
(OPECST)
Jeudi 14 décembre 2017, l'Office
parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST)
organisait à l'Assemblée nationale une matinée consacrée aux compteurs communicants
et principalement au plus connu d'entre eux, le fameux Linky
(compteur communicant d'électricité).
Au vu du découpage annoncé de cette
séance, la quasi-totalité des collectifs et associations engagées contre les
compteurs communicants (comme PMO et Robin des Toits) ont refusé de participer
à ce qui ne pouvait être qu'une parodie de démocratie.
Pour mémoire, une seule
intervention "contre" était prévue au départ, à savoir 4 minutes sur 3h30.
Face au refus général de cautionner cette mauvaise plaisanterie, les
organisateurs ont retouché à la marge le programme et réussi à débaucher de
pseudos "opposants", à commencer par l'inénarrable Nicolas Mouchnino, chargé de mission à l'UFC-QueChoisir
(*), qui ne critique jamais le Linky que pour
demander l' "amélioration" de son déploiement !
Une première table ronde
a donc longuement donné la parole au représentant d'Enedis
et à son "collaborateur" de l'UFC-QC, qui se sont attachés à nier ou
à minimiser le plus possible les pourtant graves déconvenues de nombreux
citoyens qui se sont vu imposer un Linky (factures
qui s'envolent, installation qui disjoncte continuellement, appareils qui
dysfonctionnent ou "grillent" carrément, mais aussi incendies) et à
disserter longuement sur les prétendues économies que ce compteur est censé
permettre (sans que cela n'ait jamais été démontré) dans le cadre de la fumeuse
"transition énergétique".
Une seconde table ronde
avait pour objet, selon la stratégie de désinformation mise en place depuis
deux ans par Enedis et reprise telle quelle par l'Opecst, de tenter de réduire la question des compteurs Linky à la seule controverse sur les dangers des ondes
électromagnétiques. Une opposante, bafouant le consensus quasi total des
collectifs sur la non-participation à cette parodie de démocratie, a donc
consciencieusement joué le rôle qui lui a été proposé par l'Opecst,
à savoir faire poliment le chien dans le jeu de quilles et parler
principalement de la question des ondes. Comme on pouvait s'y attendre, elle a
été chaleureusement félicitée dans sa conclusion par le fameux Cédric Villani
qui l'a remerciée d'avoir ainsi "contribué à restaurer la confiance",
pour le plus grand plaisir d'Enedis !
Finalement, deux bonnes surprises
sont venues de l'intervention d'une sociologue (dans la seconde table ronde)
puis de celle du représentant de l'association "La quadrature du net"
(dans la troisième table ronde, consacrée aux données). Sous des angles
différents, ces deux intervenants ont signifié que le mouvement de refus ne
pouvait pas être réduit à la question des ondes ni à des opposants irrationnels
ou mus par la peur, et ont évoqué les questions de démocratie, de préservation
du service public et de l'environnement, etc.
Ceci dit, comme prévu, les
critiques sur le programme Linky (même les bonnes)
ont été soigneusement emballées dans une organisation bien cadrée qui permettra
aux organisateurs de dire que cette audience "démocratique" a permis
de "prendre en compte les critiques" afin d' "améliorer le
déploiement du programme Linky".
Au final, l'enseignement que l'on
peut tirer de l'organisation de cette audience vient précisément du fait
qu'elle a été organisée : le mouvement de refus ne cesse de prendre de
l'ampleur et les promoteurs des compteurs communicants (Etat, Enedis) sont à la recherche de biais pour essayer de
diviser ce mouvement (en particulier en promouvant eux-mêmes leurs
"opposants"), le limiter ou le cantonner à une controverse technique,
en évitant autant que faire se peut la question démocratique.
La conclusion est simple : il faut
continuer à faire croitre ce mouvement jusqu'à ce que nous arrivions à ce qui a
déjà été obtenu dans d'autres pays plus démocratiques : le droit de refuser les
compteurs communicants, que ce soit pour les communes ou pour les particuliers.
Stéphane Lhomme
Conseiller municipal de
Saint-Macaire (33)
Animateur du site web http://refus.linky.gazpar.free.fr
(*) Confrontée à de vives protestations de ses adhérents, dont certains
ont carrément démissionné, l'UFC-QC a été contrainte de publier en octobre un
"dossier noir" compilant enfin divers problèmes causés par le Linky, mais en les minimisant le plus possible et demandant
l' "amélioration du programme". Pour faire bonne mesure, l'UFC-QC a
lancé à mon encontre 4 procédures en justice, qualifiant de
"diffamatoires" les critiques pourtant bien justifiées que j'ai
portées sur le soutien objectif apporté par l'UFC-QC au programme Linky…