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Novembre 2018
Linky : la nouvelle déroute des
"Décodeurs" du Monde et des
"News-checkeurs" de Libération
Les "Décodeurs" et autres
"News-checkeurs" forment une nouvelle race
de journalistes, des super-héros prétendant dire ce qui est vrai et ce qui est
faux, chasser les "fake-news", rétablir la
vérité et donner à tout le monde des leçons d'éthique et de morale. Or leurs
contributions au débat sur les compteurs communicants Linky
suffisent à démontrer qu'ils sont eux-mêmes vecteurs de désinformation, de
lourdes erreurs et même de censure.
Déjà prise la main dans le sac, la
Décodeuse du Monde vient respectivement de consacrer au compteur Linky une série de 5 articles bâtis sur
le principe des "questions/réponses". Elle aussi prise en flagrant délit de
tromperie en faveur du Linky, la News-checkeuse de Libé rajoute une seule nouvelle désinformation.
Voici
les plus graves erreurs relevées dans ces articles.
1) Les "Décodeurs" du Monde
Question : Peut-on refuser
l’installation d’un compteur Linky ?
Réponse
des Décodeurs : Non
La réalité
: tous les jours, partout en France, de nombreuses personnes refusent les
compteurs Linky. On peut, comme le font les
communicants de l'industriel Enedis, accuser ces gens
d'être des "complotistes" ou des
"arriérés", mais le fait est qu'ils refusent les compteurs Linky et que la réponse des
décodeurs est donc objectivement un mensonge. D'ailleurs, l'article
finit par prétendre qu' "à la fin du
programme de déploiement, les usagers qui auront refusé un compteur Linky devront sans doute payer la relève manuelle de leur
consommation", ce qui est bel et bien l'aveu qu'il est possible de
refuser le compteur Linky et que ce refus est
même pris en compte par les autorités. Bien noter que cette facturation est
plus que virtuelle et, en cas de mise en place, serait immédiatement attaquée en justice (cf plus bas).
Question
: le compteur Linky a-t-il déjà causé des morts ?
Réponse
des Décodeurs : Non
La
réalité : les Décodeurs n'en savent RIEN,
le minimum d'honnêteté et de déontologie serait de le reconnaître plutôt que de
prendre fait et cause pour la version des autorités. Pire, les décodeurs
qualifient de "hoax" (canular) mon article
du 12 mars 2018 qui dénonce "Le premier mort du Linky". Je
ne demande pas aux Décodeurs de prendre fait et cause pour mon point de vue
mais de traiter avec impartialité le dossier.
Or,
ils s'alignent à nouveau sur la version des autorités (totalement partisanes
puisque promouvant le Linky), sans même s'interroger
sur les incroyables contradictions des versions avancées : selon l'Est
Républicain du 8 mars, "le compteur électrique fondu
témoignait d’un important dégagement de chaleur"
mais, par communiqué,
Enedis prétend que "Le compteurs Linky est parfaitement intact" et, pour sa part,
l'expert (dont on ne sait qui il est ni par qui il est envoyé) affirme
que le compteur serait un modèle ordinaire et non un Linky
! Pourtant, pas de quoi susciter le moindre questionnement journalistique
chez les prétendus "Décodeurs"…
Question
: les compteurs Linky provoquent-ils des incendies ?
Réponse
des Décodeurs : Pas directement mais…
La
réalité : On remarque les efforts ridicules
des Décodeurs pour ne pas donner la seule réponse possible : OUI. Notons
d'abord qu'il est très possible que les Linky
provoquent des incendies "directement", c'est-à-dire en prenant feu
eux-mêmes : affaire à suivre. Mais par contre, il est sûr et certain que
les Linky génèrent des incendies dans les circuits
électriques de nombreux logements. Pour les gens qui voient leur habitation
partir en fumée, voire qui y laissent la vie, peu importe que le Linky cause l'incendie directement ou
"indirectement"…
Par
ailleurs, laissant croire qu'ils ont eux-mêmes enquêté, les Décodeurs font
enfin référence à l'affaire Promotelec, que j'ai mise en exergue depuis des mois
et sur laquelle je les interpelés. Mais, en mission pour sauver le
soldat Linky, les Décodeurs se gardent bien d'évoquer
la censure par Promotelec de sa propre alerte
: la phrase "dans les cas où les sections de câbles ne sont pas adaptées aux nouveaux
réglages, des accidents (feu) peuvent se produire le jour où le
particulier fait la demande auprès d'Enedis
d'augmenter la puissance de son compteur à distance" a été
retirée du site le 25 mai, en même temps qu'un communiqué dénonçait une
prétendue "désinformation" de ma part. Mais de cette censure
véritablement criminelle, les "Décodeurs" ne parlent pas, ni
directement ni indirectement…
Question : Les données collectées
sont-elles anonymisées et sécurisées ?
Réponse
des Décodeurs : Oui
La
réalité : de nos jours, RIEN n'est
sécurisé, les systèmes supposés être les plus inviolables sont tôt ou tard
visités, les données détournées, etc. La réponse des Décodeurs relève donc
de la plus pure propagande, pour le plus grand plaisir de l'industriel Enedis.
Par
ailleurs, les Décodeurs prennent une fois encore pour argent comptant les
affirmations des promoteurs du Linky : "Aucune information personnelle n’est
transmise (…) Les données de consommation des utilisateurs sont envoyées de
manière cryptée vers les fournisseurs d’énergie, une fois par jour ou plus
souvent, seulement si le consommateur y consent explicitement." Il
s'agit là de belles promesses pour "rassurer" les habitants…
le temps que les Linky soient installés. Mais l'idée
que ces promesses puissent ensuite être balayées n'est pas arrivée jusqu'aux
cerveaux des Décodeurs, piètres enquêteurs…
Question : Linky
fait-il exploser la facture d’électricité ?
Réponse
des Décodeurs : Normalement non (sic !)
La réalité
: confrontés aux dérives du compteur Linky, les Décodeurs utilisent le mot
"normalement" pour ne pas avoir à écrire que, effectivement, le Linky fait souvent exploser la facture d'électricité : les
exemples sont légion. Avec un tel subterfuge, on peut éviter de dire la vérité
sur n'importe quel sujet. Par exemple : "Les décodeurs racontent-ils
n'importe quoi ? Normalement non."
Question : Avec Linky,
faut-il souscrire un abonnement plus cher ?
Réponse
des Décodeurs : Normalement non (re-sic !)
La réalité
: même subterfuge que ci-dessus. La
réalité est que d'innombrables usagers, une fois dotés du Linky,
voient leur installation disjoncter continuellement et sont obligés de prendre
un abonnement plus cher. Comme le disent les Décodeurs, ça ne devrait pas
arriver… "normalement". Mais c'est pourtant
le cas.
Question : Les coûts d'installation des
Linky seront-ils répercutés sur les clients ?
Réponse
des Décodeurs : On ne sait pas
La réalité
: Les "Décodeurs" sont donc les
seuls à ne pas savoir. En effet, la distribution de l'électricité et le
comptage des consommations sont payés par nos factures, donc les coûts
d'installation des Linky sont nécessairement
répercutés sur nous (les clients). D'ailleurs, ne craignant ni de se
contredire, ni de se ridiculiser, les Décodeurs font référence au rapport de la
Cour des comptes qui explique que le programme Linky
va rapporter beaucoup d'argent à Enedis au
détriment des usagers, mais la conclusion de nos fins limiers reste "On ne
sait pas". Ils ne savent pas grand-chose …
Question : Linky
facilite-t-il la production d'énergie décentralisée ?
Réponse
des Décodeurs : Oui
La réalité
: Ne prenant même plus la peine de
faire semblant d'être neutres, les décodeurs se font dithyrambiques : "C’est typiquement pour ce genre de
consommateurs [ceux qui installent des énergies renouvelables] que le projet Linky a été conçu." En réalité, Linky a été conçu pour deux business gigantesques : le Big data (les données sur nous et sur nos vies) et les
objets connectés.
De plus,
il est totalement faux que le Linky "facilite
la production d'énergie décentralisée" : il n'a aucune influence
sur cette production. Il est par contre exact que, jusqu'alors, il fallait
installer deux compteurs (ce qui fonctionnait et fonctionne toujours très bien)
et que le Linky, lui, marche dans les deux sens.
Mais, une fois de plus, l'idée n'est pas arrivée jusqu'aux cerveaux des
Décodeurs qu'Enedis aurait très bien pu fabriquer un
compteur non communicant fonctionnant dans les deux sens…
Question : les linky
seront-ils obsolètes après dix ans ?
Réponse des décodeurs : Normalement non
Question : les anciens compteurs
sont-ils recyclés ?
Réponse des Décodeurs : Oui
En réalité : exploit des
décodeurs qui, malgré deux questions/réponses sur le sujet, parviennent à éviter
LE sujet qui fâche : détruire 35 millions de compteurs en parfait état
de marche est un véritable crime environnemental. Encore heureux que
ces compteurs soient recyclés, mais la réalité est qu'il fallait les laisser en
place. C'est en particulier le cas des compteurs électromécaniques dont
certains ont 50, 60 voire 70 ans et tournent encore comme des horloges.
Mais voilà, ces compteurs ne nous surfacturent pas et ne nous espionnent pas…
et c'est bien pour cela qu'Enedis a décidé de les
détruire. Ce qui ne semble pas gêner les Décodeurs, tout émerveillés que ces
compteurs soient recyclés : il reste beaucoup à faire pour la défense de
l'environnement… et pour le journalisme.
NB : pour
faire bonne mesure, les "décodeurs" ont choisi de promouvoir :
- le site
POAL, animé par des imposteurs dont le seul but est de vendre très cher
de prétendus filtres... qui ne stoppent absolument pas les ondes. Qui plus est,
ce site est mis à jour en pillant le mien (en accès totalement libre et où l'on
ne vend rien) ce qui fait qu'il n'est question que de 700 commune refusant les Linky alors qu'on est en réalité à plus de 800 (cf http://refus.linky.gazpar.free.fr )
- l'UFC Que
Choisir, présentée comme opposée au Linky alors que ses
dirigeants demandent au contraire "l'amélioration du programme Linky" et ont été pris la main dans le sac à collaborer avec Enedis, décision de justice à
l'appui.
2) Les "news-checkeurs" de Libération
Question :
Combien va coûter la relève des compteurs pour les anti-Linky
?
Réponse de la fact-checkeuse : Avec la mise en place
des nouveaux compteurs Linky d'Enedis,
la relève de la consommation chez les clients réfractaires va devenir payante
(…)
La réalité : engagée dans une
véritable croisade pro-Linky, la
"journaliste" (plus sûrement lobbyiste d'Enedis),
n'en finit plus de reprendre mot pour mot les arguments de l'industriel. Or,
s'il est évident qu'Enedis et ses alliés - comme la
déplorable Commission de régulation de l'énergie (*) - souhaitent
"punir" les citoyens courageux qui auront réussi à échapper au Linky, la mise en place d'une telle facturation est à ce
jour virtuelle.
D'abord, elle
est à ce jour juridiquement impossible dans la mesure où la relève de la
consommation est payée par une partie de nos factures : on ne peut faire payer
deux fois la même prestation. Par ailleurs, si les textes ou la loi sont
modifiés pour mettre en place cette facturation, des procédures en justice
administrative seront immédiatement lancées pour faire annuler ce scandale :
avant de faire payer les "anti-Linky", il
faudrait déjà montrer en quoi un usager sans Linky
coûte plus cher qu'un "linkysé" : à notre
avis, vu le coût exorbitant du programme Linky et les
nombreuses déconvenues techniques déjà de mise, c'est plutôt l'inverse qui
est vrai.
Probablement
habituée à se coucher face à l'adversité, elle semble totalement incapable
d'envisager, même sous forme d'une simple hypothèse, que les courageux citoyens
qui refusent le Linky puissent échapper à la
"punition" promise par Enedis. Et dire que,
à une époque, Libé était un journal soutenant la résistance des citoyens face à
l'arbitraire…
3) Morts du Linky : quelle responsabilité pour les
"décodeurs" et autres "news-checkers"
?
De façon
étrangement similaire, la "décodeuse" du Monde et la "checkeuse" de Libération affirment comme une vérité
absolue que le Linky n'a tué personne, alors que rien ne permet d'être ainsi
affirmatif. Le minimum d'honnêteté leur commande pourtant de reconnaître
qu'elles n'en savent rien : recopier la position d'Enedis et des autorités
n'est pas du journalisme.
Mais le pire est
que l'une comme l'autre refusent obstinément et sans raison valable, malgré mes
suggestions, d'évoquer la
censure par Promotelec de sa propre alerte aux
risques d'incendies en cas de pose du Linky.
Est-ce parce que cette affaire contredit la position des autorités… et des deux
journalistes ?
Il se trouve que
l'information censurée permet précisément d'estimer que le Linky tue et, si ce n'est encore le cas,
qu'il va inévitablement tuer : probablement sous pression d'Enedis et EDF, Promotelec prend
le risque de condamner des gens pour protéger les intérêts industriels du
programme Linky.
Ce véritable
scandale est un sujet qui relève parfaitement de la mission des journalistes
et, justement, la "décodeuse" du Monde et la "checkeuse" de Libération traitent du compteur Linky et des risques d'incendie. Des articles sur la
censure de Promotelec pourraient à la fois avertir des usagers du risque qu'ils
courent, mais éventuellement aussi contraindre
Promotelec à rétablir son alerte et même à la
diffuser largement.
On peut donc
estimer que, en refusant délibérément
d'évoquer cette censure véritablement criminelle et en prétendant que le Linky ne tue pas, ces journalistes se rendent co-responsables des futurs morts du Linky
par incendie.
Stéphane
Lhomme
Conseiller
municipal de Saint-Macaire (33)
Animateur
du site web http://refus.linky.gazpar.free.fr
(*) La
commission de régulation de l'énergie (CRE) est une de ces fameuses
"autorités indépendantes" mises en place pour dédouaner les
politiques des décisions impopulaires qu'ils ne veulent pas prendre. Par
exemple, après des calculs "savants" (ie :
totalement opaques), c'est la CRE qui annonce le niveau des augmentations du
prix de l'énergie. Immédiatement, les politiques protestent pour "protéger
le pouvoir d'achat", et imposent une augmentation moindre. Alors, les
producteurs d'énergie saisissent le Conseil d'Etat qui donne automatiquement
raison à la CRE, les usagers sont donc obligés de payer plein pot (avec
rattrapage rétroactif !), pendant que le gouvernement explique qu'il n'y peut
rien et que ce n'est donc pas de sa faute.
La CRE est
donc une instance anti-sociale, composée de parasites
(au sens biologique du terme : ils vivent sur la "bête", c'est-à-dire
nous les usagers) grassement payés avec notre argent pour nous trahir. On y
trouve même une ancienne chargée de mission de Greenpeace qui préfère
assurément remplir son compte en banque que de défendre les usagers…
Rappel :